Journal intime d'un pyrénéiste

Journal intime d'un pyrénéiste
"l'aventure est un engagement de l'être tout entier et sait aller chercher dans les profondeurs ce qui est resté de meilleur et d'humain en nous...." Walter Bonatti

samedi 29 août 2015

Grande Fâche , arête Est

Bon je vais arrêter avec les superlatifs, car on ne va plus me croire. Alors non, je ne dirai pas que cette arête là est une ( la?) plus belle que j'ai faite dans les Pyrénées, qu'elle vaut largement une arête des 3 Conseillers, beaucoup plus parcourue, ou une SE du Palas qui n'a pas sa diversité dans la grimpe. Je vais arrêter mais je vous laisserai juger, aux photos ( pas les miennes) et vous inviterai à l'essayer...

Car aujourd'hui on a tout eu. Et ça a commencé par une longue, très longue approche.

Je suis boulimique je l'avoue , je boufferai de la montagne à m'en faire vomir, me gaverai de voies jusqu'au dégout, alcoolique pas anonyme du tout je me saoulerai de canyons et d'eau fraiche jusqu'à la déraison.... et c'est pour ça que depuis 5 jours j'enchaine sans m'arrêter quitte à faire des kms à pied et en voiture!!!

Alors  plutot que de partir faire cette course en 2 jours on a donc commencé par marcher pour se gagner une journée... de canyon demain.
Une longue marche qui commença à 6h45 100m sous le Pont d'Espagne, d'abord jusqu'au refuge Wallon puis en direction du col Falisse après la bifurcation vers 2300m avec le Port du Marcadau.
Ce col s'atteint ensuite par des éboulis grossiers assez stables mais fatiguants quand même. Sous la crête on distingue plusieurs cheminées , on prendra celle de droite qui nous ramène à la crête. Il est presque 11h et ça fait déjà 4h qu'on marche.
Comme indiqué sur le topo on file ensuite à flanc versant espagnol avant de repiquer au bout de 100m vers l'arête sur des éboulis casse pattes et très raides. On peut s'aider à droite de la paroi pour se hisser!! Là on s'encorde. Première mini longueur pour mettre en confiance avant de relayer à la base de la cheminée. C'est le début de la voie, il est 11h15

Le guide Ollivier indique une cheminée "délicate"... il faut savoir lire entre les lignes que le rocher est pourri , que rien de tient et que c'est difficilement protégeable.  Première partie de la longueur dans la cheminée avant de repiquer sur la gauche et de retrouver une autre fissure qui ramène sur l'arête. C'est du III+ mais ....engagé!!!

Sur l'arête le spectacle se dévoile, tout en contraste, entre l'austérité des sommets sans neige et la douceur des lacs espagnols à la couleur limpide...

Le cheminement se poursuit alors avec de la dalle compacte  et facile . C'est un vrai plaisir surtout avec des grosses toutes neuves. Je pousse sur des gratons de 5mm et ça tient.... Vive Vibram!!!!
Après une série de dalles rougeâtres et toujours faciles on enchaine toujours sur le faîte . Ça  devient très aérien  mais pas difficile grâce à des bonnes prises de pied. L'escalade se diversifie donc encore après des cheminées, de la fissure et de la dalle.

La fin avant le sommet est de la marche et s'enchaine vite puisqu'on atteint le sommet avant 13h et après 2 h au paradis.

Petite pause au sommet avant la descente , rapide comme tjs.

Pas grand chose à dire si ça n'est que c'est long comme tjs dans le secteur. Après quelques kms et  un petit cluc  à Wallon retour à la voiture à 17h....


Pour les photos il faudra attendre celles de Lionel et de Franck, un équipier ponctuel avec qui j'avais fait le Buron, et qui nous a surpris, depuis le sommet, sur la partie la plus gazeuse de l'arête.

A suivre donc

 































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